Une descente utérine et les droits de la femme

Mamas for Africa soutien aussi des femmes avec des problèmes gynaecologiques comme le prolapsus. L'inégalité des droits de la femme est aussi la cause plus profond.

A l’Est du Congo les femmes et les filles courent de grands risques de violence sexuelle. Mais beaucoup de femmes affrontent encore d’autres préoccupations et problèmes médicaux résultant du fait que la situation dans le pays n’est toujours pas très propice aux femmes.

Gilberte, 56 ans, est mère de sept enfants. Son mari a disparu de sa vie depuis des
années. Elle s’est retrouvée toute seule pour prendre soin des enfants. C’est ce qu’elle a
toujours fait. Jusqu’au moment où elle s’est littéralement effondrée sur le plan de sa
santé.

D’année en année elle cultivait son lopin de terre. Avec la moisson elle pouvait nourrir
sa famille et de temps en temps mettre un peu d’argent de côté. Mais les dures journées
de labeur ne la laisse pas indemne ! Suite à ses multiples accouchements et au travail
dur et sans répit, le plancher pelvien de Gilberte s’est totalement affaissé. De ce fait elle a
souffert de prolapsus.

Le prolapsus est une maladie très infamante. Dans le cas le plus sévère cela signifie que l'utérus s’est entièrement affaissé et s’est retrouvé quasi hors du corps, entre les jambes. S’asseoir ou marcher est très difficile. Chaque mouvement est source de douleur.

Il y a beaucoup de causes. L’espacement entre les grossesses est beaucoup trop court. Après l’accouchement les femmes ne reçoivent pas tous les soins adéquats (kiné post natale par ex.). Souvent un vagin déchiré n’est pas reconstruit. Après l’accouchement elles ne bénéficient pas d’assez de temps pour se rétablir : presqu’immédiatement elles se mettent à nouveau à labourer les champs. Mais quelques fois aussi des viols s’ajoutent.

La cause la plus importante est pourtant une méconnaissance totale des droits de la femme et leur impact très faible sur la société. Elles n’ont rien à dire au niveau du planning familial et elles ont un accès limité à l'éducation. Mais dès qu’une femme souffre de prolapsus, elle est pointée du doigt car, comme pour beaucoup d’autres sortes de maladies, le prolapsus est considéré comme une forme de sorcellerie. Ainsi les femmes préfèrent-elles ne pas se déclarer atteintes et elles ne sont donc pas soignées.

Pourtant une intervention par un médecin peut remettre en place l’utérus et les autres organes et ainsi éviter le risque d’un nouvel affaissement. Sans que pour autant tous les problèmes soient résolus certes. Cette intervention est malheureusement souvent hors de portée. Par manque d’argent pour se faire soigner, des femmes comme Gilberte comptent sur l’aide de Mamas for Africa. Mamas for Africa fait traiter ces femmes dans l'hôpital de Panzi.

Après l’opération la femme doit faire preuve d’une grande prudence. Durant quelques mois les rapports conjugaux sont déconseillés. A cet effet Mamas for Africa invite le mari à quelques entretiens si du moins entretemps il n’a pas rejeté sa femme. Ce qui arrive malheureusement trop souvent, comme c’est le cas avec Gilberte.

A côté de l'aide direct Mamas for Africa se lance pleinement dans la sensibilisation. Renseigner des femmes est une tâche importante de nos assistentes psychosociales.