La violence sexuelle en hausse au Burundi représente un nouveau défi pour Mamas for Africa.
Fin janvier 2016. A l’hôpital de Panzi une dizaine de femmes s’apprête à retourner au camp de Lusenda après avoir été soignées. Selon la tradition burundaise elles dansent et chantent « Merci Mamas for Africa » pour témoigner leur gratitude. Une scène émouvante.
Un petit groupe de femmes et d’enfants exténués arrive au camp de réfugiés de Lusenda, à 65 km d’Uvira. Ils viennent d’effectuer un long périple épuisant depuis le Burundi. Les petits enfants pleurent, les femmes s’écroulent, les jeunes filles portent leurs petits frères sur le dos. Ils sont soulagés. Ils viennent en effet de franchir la frontière entre le Burundi et la RDC, et espèrent être enfin en sécurité.
Depuis que l’actuel président burundais Nkurunziza a été proclamé vainqueur pour un troisième mandat contre la volonté d’une partie de la population, le pays est au bord d’une guerre civile. Et, tout comme au Congo, les femmes et les jeunes filles risquent d’en être les premières victimes.
A Lusenda, une localité située à environ 65 kilomètres d’Uvira, le camp de réfugiés ne cesse de s’agrandir. Plus de 13.000 femmes, hommes et enfants s’y trouvent déjà rassemblés maintenant. Dans de petites tentes dressées dans la hâte. Les conditions de vie y sont – comme souvent dans de tels camps – précaires et peu respectueuses des normes d’hygiène. Les femmes et les enfants en sont les premières victimes.
Très vite, des histoires se répandent dans Uvira et arrivent à la Maison de la Femme, à propos de maladies, de privation et de manque de soins médicaux. Nicole Nuyts, notre représentante à Uvira, a immédiatement envoyé son employée et assistante psychosociale Salima Anzurani dans le camp. En l’espace de quelques jours, 332 femmes ont recours à ses services pour des problèmes de santé. La partie immergée de l’iceberg ? Qui le dira ?
Suite aux troubles dans leur pays beaucoup de familles ont dû abandonner biens et effets. En chemin elles ont été blessées et n’ont pas pu se soigner. Des affections comme un prolapsus ou une fistule sont fréquentes. Les femmes souffrent d’infections et ont des blessures qui ne peuvent guérir que moyennant une aide médicale adéquate
« Une vingtaine de femmes ont déjà été évacuées à l’hôpital de Panzi », m’écrit Nicole dans un e-mail. « Elles n’avaient pas toutes été violées. Mais cela n’amoindrit pas leur souffrance et leurs douleurs. » Les femmes les plus mal-en-point ont été transférées de Lusenda à Uvira et d’Uvira à Bukavu où elles ont été opérées à l’hôpital.
Mamas for Africa a en effet procédé avec fermeté. Bien qu’inattendu, ce flux de réfugiés du Burundi, a immédiatement fait libérer des moyens pour aider.
65 % des personnes hébergées au camp de Lusenda sont des femmes et des enfants. Des personnes traitées avec indifférence, chassées et expulsées de leur pays. Après un périple long et difficile elles arrivent au camp où elles doivent se frayer une place. En chemin elles ont horriblement souffert. Quand elles atteignent Lusenda, elles sont pleines d’espoir.
Mamas for Africa veut transformer cet espoir en aide réelle. Votre aide ! Nous vous en sommes très reconnaissants.