Petite Anna, violée brutalement par un soldat
En Belgique, le coronavirus Covid-19 sévit toujours. Dans l’est du Congo aussi. Mais cela ne préoccupe pas vraiment les gens. Ou du moins pas tellement. Le Covid-19 n’y est qu’un détail, une goutte de plus dans un seau qui déborde déjà. La violence sexuelle ininterrompue envers les femmes, jeunes filles et enfants, voilà ce qui mène vraiment les gens au désespoir.

Bonjour sympathisant de Mamas for Africa, c'est le cœur gros que je vous écris
Je sais que cela va vous affecter profondément. Mais je veux vous parler d'Anna, une petite fille de trois ans. Il y a deux semaines, elle a été amenée à Mamas for Africa. La jeune fille avait été brutalement violée, sodomisée, par un soldat ivre. Heureusement, l'homme est en prison.
À l'hôpital, la fille est allongée, regardant fixement l'espace. Même pas un sourire.. Vous pouvez voir qu'elle souffre. Et vous ne pouvez rien faire. Elle a besoin d'une intervention chirurgicale, mais elle est si faible que le médecin n'ose pas tout de suite. Le viol a tout détruit chez la fille. Uriner ou déféquer, ça fait très mal.
Il y a quelques jours, notre collègue Nicole est allée revoir mère et enfant. Anna ment avec une intraveineuse. Nicole lui parle et retrouve le sourire. Vous ne pouvez pas croire à quel point ce sourire a touché le cœur de notre employé endurci. Les larmes coulent.
Nous sommes tous tellement choqués. Tant de bestialité ! Quelle personne ose s'aventurer si loin de l'humanité ? Cela nous occupe encore et encore : la question de savoir comment les victimes de cette violence sexuelle excessive peuvent surmonter leur misère. Comment ma chère Anna peut-elle se rétablir ?
Et que pouvons-nous y faire ? Contre cette violence ? Contre ces gangs meurtriers ? Contre l’ impunité et la spirale de violence ?
Salutations tristes mais courageuses,
Patrick Ndara Bakole, représentant de Mamas for Africa à l'est du Congo